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Le guide santé des voyageurs

Fièvre typhoïde

Maladie du péril fécal

Mis à jour le 05-10-2016  |  Publié le 04-06-2006 - Lu 59 212 fois
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La fièvre typhoïde est une infection due à une entérobactérie (bactérie gram négatif) : Salmonella enterica typhi ou Salmonella paratyphi A, B, C.

Salmonella enterica typhi est aussi appelée bacille d'Eberth (1880). La contamination se fait par l'ingestion de boissons ou aliments crus ou peu cuits (coquillages, fruits de mer, huîtres, laitage, légumes crus...), souillés par les selles d'un homme infesté (qu'il soit malade ou porteur sain) : on appelle cela une transmission oro-fécale. Le réservoir est uniquement humain. Il n'y a pas de contamination directe d'homme à homme.

Certaines personnes atteintes de la typhoïde et qu'elles soient traitées ou non, restent parfois porteuses chroniques de cette bactérie, avec excrétion intermittente possible du germe dans les selles. Elles sont donc potentiellement contagieuses. Ce sont des porteurs sains.

Comme pour toutes les maladies à transmission oro-fécale, la fièvre typhoïde se rencontre surtout dans des zones à conditions d'hygiène précaire, frappant principalement les pays en voie de développement en Asie, en Afrique ou en Amérique Latine. La répartition au niveau mondial de cette maladie est proche de celle de l'hépatite A, puisqu'elle est favorisée par les mêmes facteurs. La maladie est très rare en France métropolitaine, la plupart des cas étant des cas d’importation : personnes infectées lors d’un séjour en zone endémique.

Zones d'endémie de fièvre typhoïde

Publié par la Société de Pathologie Exotique Bul. 2000, T. 93, n°1 par O. Meunier, C. Hernandez & M. Bientz

Clinique

Après une période d’incubation d'une à trois semaines, la maladie évolue classiquement en deux phases :

  • La phase d’invasion (1ère semaine) associe une fièvre élevée d’installation progressive (40° C avec dissociation du pouls), des céphalées, une asthénie, une insomnie, des troubles digestifs à type d’anorexie, de nausées et de crampes abdominales avec constipation ou diarrhées. Peuvent également apparaître des myalgies et des arthralgies. Cette phase peut aussi apparaître d’emblée brutale dans un tableau de gastro-entérite pouvant simuler un tableau chirurgical aigu, notamment chez le jeune enfant.
  • La phase d’état (2ème semaine) ou septicémique est marquée par une fièvre en plateau entre 39° et 40° C. Ce plateau fébrile est caractérisé par une dissociation pouls/température, avec un rythme cardiaque plus lent que prévu pour une fièvre à 40°C. Il y a émission de selles diarrhéiques souvent abondantes (classiquement diarrhées jus de melon). Un état somnolent apparaît et évolue vers une prostration dans les formes graves (on appelle cela le tuphos). Une splénomégalie (augmentation de la taille de la rate) est habituelle. Parfois apparaissent des taches rosées lenticulaires sur le tronc, s'effaçant à la pression et qui régressent en 8 jours. C'est la lyse des salmonelles qui, libérant l'endotoxine, provoque des ulcérations responsables d'hémorragies et perforations digestives. Cette phase est responsable des complications qui peuvent entraîner le décès dans 30 % des cas en l'absence de traitement. Les complications peuvent apparaître à type de perforations et d’hémorragies intestinales, ou de myocardite, d’ostéomyélite, d’encéphalite et de glomérulonéphrite. Ces complications sont dues à la libération d'endo-toxines lors de la lyse des salmonelles.

Diagnostic

La sérologie se positive assez tardivement et nécessite deux prélèvement à 15 jours d'intervalle. En fait, le diagnostic est posé par isolement du germe dans les selles ou le sang (coproculture ou hémoculture).

Traitement

Chez l'adulte, le traitement fait appel aux fluoroquinolones de 2éme génération, durant 5 à 10 jours. Il est préférable d'hospitaliser et d'isoler le malade, surtout au début. Chez l'enfant, l'ampicilline est active. Des coprocultures devront être pratiquées après la fin du traitement pour éliminer un portage chronique et vérifier la guérison du patient.

Dans tous les cas, une réhydratation correcte doit être entreprise, par voie intraveineuse si nécessaire.

En France, la maladie est à déclaration obligatoire.

Prévention

La prévention passe par l'amélioration des conditions d'hygiène dans les pays d'endémie et par la vaccination. Les vaccins disponible en France sont : le TyphimVi ® ou le Typherix®, il protège contre Salmonella enterica typhi en cause dans 80 à 90 % des cas. Ils nécessitent une injection sous cutanée ou intra-musculaire. L'efficacité de ce vaccin est constatée 15 à 20 jours après l'injection et reste valable 3 ans : il nécessite donc un rappel tous les 3 ans. Ce vaccin est utilisable chez l'adulte et l'enfant de plus de 2 ans.

Dans les régions à risques, il est primordial de respecter les mesures élémentaires d'hygiène : lavage des mains au savon après chaque passage aux toilettes et avant chaque repas. Éviter la consommation d'aliments crus ou peu cuits, de crustacés ou de légumes frais. Préférer l'eau en bouteilles encapsulées, voire l'eau gazeuse.

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