L'hépatite A
En fait, ce n'est pas une pathologie strictement tropicale, puisqu'elle existe dans tous les pays du monde. Mais ces pays sont des régions de très forte endémicité.
Mis à jour le 20-09-2016 | Publié le 07-06-2006 - Lu 44 156 fois
L'hépatite A est l'hépatite virale la plus répandue au monde avec des zones de haute endémicité en Afrique et en Asie du Sud-Est, région du monde où le plus souvent les règles élémentaires d’hygiène ne sont pas respectées. Elle est le plus souvent bénigne (99 % des cas).
C’est une maladie à transmission féco-orale, à partir d’aliments souillés par des déjections humaines : coquillages, eau de boisson, légumes ou fruits lavés dans une eau contaminée… Le réservoir de la maladie est humain.
L'hépatite A survient habituellement au cours de l'enfance ou chez l'adulte jeune (50 % des cas avant l'âge de 30 ans). Elle peut se manifester par de petites épidémies dans des collectivités (crèche, école). L'âge moyen de survenue de la maladie a augmenté depuis quelques années ; chez l'adulte, l'hépatite est plus sévère et peut aussi donner de très rares cas de formes gravissimes : les hépatites fulminantes.
Le virus de l'hépatite A fait partie des picornavirus, eux-mêmes inclus parmi les entérovirus. Ils provoquent une inflammation aiguë du foie.
A compter du premier janvier 2006, l’hépatite A redevient une maladie à déclaration obligatoire en France et doit faire l’objet d’un signalement aux autorités sanitaires.
Clinique
L’incubation est de deux à quatre semaines. Elle est asymptomatique dans 90 % des cas, c'est-à-dire qu’elle passe totalement inaperçue, le malade n’ayant aucun signe clinique.
Dans les formes symptomatiques, l’hépatite A se manifeste par une asthénie (fatigue) plus ou moins marquée, un syndrome de type grippal avec fièvre, frissons, céphalées (maux de tête) et courbatures, ainsi que des troubles digestifs modérés à type de nausées, vomissements voire douleurs abdominales. Parfois, vient se greffer un ictère (d’où le nom de jaunisse) qui peut persister entre 2 à 6 semaines. Les urines sont alors rares et foncées (couleur thé), les selles décolorées. La perte de poids est très fréquente. Ces formes sont plus fréquentes chez l’adulte que chez l’enfant, qui reste le plus souvent asymptomatique. La convalescence peut durée jusqu’à 6 mois.
Diagnostic
Le diagnostic est affirmé par la présence de l'anticorps anti-VHA de type IgM dont l'apparition est précoce. On note dans le même temps une augmentation des transaminases (enzymes hépatiques). Les IgM disparaissent en moyenne vers la 10e semaine et font place aux IgG anti-VHA qui persistent toute la vie.
Traitement
Comme pour la plupart des maladies virales, il n’y a pas de traitement spécifique. Le repos, l’arrêt de tout traitement hépatotoxique et de la consommation d’alcool permettent une récupération plus ou moins rapide. Dans tous les cas, il n’y a pas de régime spécifique.
Evolution
La plupart du temps, l’hépatite A guérit sans laisser de séquelle. Il existe de rares cas de formes graves, dites fulminantes, pouvant entraîner le décès. Ces formes ne sont heureusement observées que dans 1 cas pour 10 000.
Contrairement aux hépatites B et C, l’hépatite A n’évolue jamais vers la chronicité.
Prévention
Un vaccin efficace contre l'hépatite A est disponible depuis 1992. Il est disponible en pharmacie sur prescription médicale. Il n'est pas remboursé par la Sécurité sociale en France. Il est conseillé avant tout voyage en zone d'endémie.
La vaccination consiste en une injection suivie d’un rappel 6 à 12 mois plus tard. La protection obtenue ainsi est de 10 ans. Un rappel tous les 10 ans est donc nécessaire et suffisant pour maintenir une bonne immunité.
Le vaccin est recommandé pour tous les voyageurs allant vers les pays endémiques, le personnel médical et paramédical, les sujets au contact des personnes infectées, les égoutiers, les militaires, les personnels de crèche et les puéricultrices, les usagers de drogue par voie intraveineuse, les personnels des chaînes alimentaires et de la restauration.
A noter l’existence d’un vaccin associant Hépatite A et B.
La maladie permet d’obtenir une immunité définitive contre cette maladie (que le malade soit symptomatique ou non). Il n’est donc pas nécessaire de vacciner une personne ayant développé la maladie.
Une hygiène élémentaire des mains est nécessaire ainsi qu'un soin rigoureux pour les aliments et les boissons dans les régions d'endémie. Il existe également une transmission parentérale faible pour les toxicomanes intraveineux mais aussi pour les personnels de santé après piqûre accidentelle. Dans la majorité des cas, la contamination par le virus de l'hépatite A n'est pas sexuelle mais il est présent dans les selles et la salive. Ce virus peut donc facilement être transmis lors de rapports bouche-anus non protégés, parfois par le baiser même si cela semble être exceptionnel.
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